C’est la goutte de trop. Une goutte qui ne devrait peser pas moins de 12,6% sur les factures de gaz à partir du 01 octobre. Ce nouveau record porterait le total de la hausse des tarifs réglementés depuis janvier 2021 à 57% pour l’ensemble des énergies, sans compter que la hausse des prix du gaz va encore durer quelques mois.

Parallèlement, le prix de l’essence se rapproche de 2 euros le litre, le coût des produits agricoles et alimentaires a augmenté de 8.2% cet été. L’électricité pourrait avoir aussi une augmentation de 12% prochainement. En parallèle, Engie annonce avoir engrangé un bénéfice de 2,3 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année et envisage d’accroitre encore ses résultats.

L’échec de la libéralisation de l’énergie.

Créée pour mettre en place la libération des marchés de l’énergie, la CRE (commission de régulation du secteur) comptabilise les consommateurs ayant rallié les offres concurrentes (Engie Total etc…) aux tarifs réglementés de vente (TRV) des fournisseurs historiques d’EDF et Engie (ex Gaz de France) depuis la déréglementation du secteur en 2007.Au 30 juin, côté électricité, un tiers des clients résidentiels s’étaient convertis à une offre de marché portée par un fournisseur concurrent d’EDF (près de 8,6 millions de foyer). Côté Gaz naturel, 7,6 millions de résidences sur 10,7 millions avaient elles aussi rallié le privé.

La dérégulation de l’énergie semble donc plébiscitée.

Malgré ces arrangements, l’instauration de la concurrence est un échec. En 20193,5 millions de personnes étaient en situation de précarité énergétique. Selon le médiateur de l’énergie, 671546 ménages ont subi des réductions de puissances ou des coupures à la suite d’impayés (+17% par rapport à 2018). Et les prix flambent !

Avec l’aval de l’État, les actionnaires minoritaires des produits financiers énergies sont heureux.

Depuis 2006, les infrastructures de stockage et de réseaux ont permis à Engie et Teréga de bénéficier de 24 milliards d’euros de dividendes. (Teréga antérieurement TIGF du 1er janvier 2005 jusqu’au 4 avril 2018, est un des deux gestionnaires du réseau de transport de gaz en France avec GRT gaz)L’autre conséquence est que les usagers, devenus clients, doivent maintenant attendre plusieurs jours avant d’obtenir un dépannage, une installation car les effectifs de toutes ces entreprises ont fondu de 30%.

J-L Bourgue