Sur le pont camarade

Pénurie médicamenteuse :

Le 3 avril dernier des titres de presse mentionnaient “ Covid-19 : des tensions d’approvisionnement se font sentir pour certains médicaments “. Et il n’y avait là rien d’étonnant tant il était devenu courant de se retrouver face à des pénuries de traitements : un français sur quatre s’y retrouvait confronté en 2019, que ce soit pour des corticoïdes en chimiothérapie ou des molécules pour traiter la DMLA. Voici le témoignage de Michèle :

Ce que nous vivons en cette période (coronavirus, morts par milliers, confinement) ne me surprend pas outre mesure. Ce que nous dénonçons depuis plusieurs années, nous faisait prévoir que face à un phénomène de grande ampleur, notre pays, comme les autres, ne pourrait pas faire face. Casse du secteur nationalisé : poste, transport, école et encore plus la santé ne pouvait conduire qu’à des situations catastrophiques.

La santé parlons-en ! Où sont soignés en priorité les malades atteints par le coronavirus : cliniques privées ou hôpitaux publics. Ce ne sont pas quelques primes par-ci par-là, des applaudissements à 20h pour rendre hommage aux soignants (remerciements qu’ils méritent) qui rendront aux hôpitaux des lits, des soins intensifs dignes de ce nom, des masques… Si nous allons à l’hôpital, nous voyons les grandes banderoles « hôpital en grève », « soignants en grève », « médecins en grève ». Il aurait peut-être fallu soutenir leur lutte et il faudra nous en souvenir le jour d’après.

Il y a un an environ je dénonçais des manques de médicaments dont j’avais besoin. Dans l’ensemble malgré mon âge j’ai une bonne santé et ne prends que deux médicaments : injections dans mes yeux Ozurdek (1000€ quand-même) et Surgestone pour un traitement hormonal. Pendant plusieurs mois ces produits ont manqué, ce qui pouvait mettre ma vue en péril !

Et pourquoi ça ?

De plus en plus, les services hospitaliers et les pharmacies subissent régulièrement des pénuries de traitements. Une situation qui trouve son origine dans la politique menée par les laboratoires. Les patients subissent directement les politiques d’austérité et de courses au profit. Il faut contraindre les laboratoires à stocker les médicaments. La recherche permanente de rentabilité pousse les firmes à organiser la pénurie estimant que les médicaments ne sont plus rentables et donc arrêter de les produire.

Depuis une quinzaine d’années la fabrication de médicaments se fait là où la production est moins chère. 80% se fait en Asie, en Chine principalement. En 2000 60% se passait encore en Europe.

C’est pourquoi depuis des années le Parti Communiste préconise la nécessité d’une politique alternative de santé et cela passe par l’impérieuse nécessité pour la société de se réapproprier cette chaîne de la santé, c’est le sens que nous donnons à notre proposition de mettre en place un pôle public du médicament en France et en Europe.

Ce qui confronte l’avenir de notre industrie ce n’est pas le coût du travail, ce sont les exigences du capital. Le médicament n’est pas un produit comme un autre.

C’est pourquoi avec ce pôle public nous voulons faire sortir le médicament du marché.

Pour plus d’informations, lire l’Humanité du 16 Avril.

M.R.

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