Sur le pont camarade

Le Parti Communiste a 100 ans.

Deux évènements majeurs du début du XXème siècle sont intimement liés à sa naissance en décembre 1920 : la première guerre mondiale et la révolution russe de 1917.

La première guerre mondiale a été une effroyable boucherie, des millions de jeunes hommes ont été envoyés dans une guerre des tranchées innommable, pas un village en France a été épargné et ils comptent tous leurs lots de victimes, blessés de guerre et gueules cassés. Ce sont 13 % des 15-49 ans qui y laisseront la peau. http://87dit.canalblog.com/archives/2012/09/19/25330874.html

Les profiteurs, eux, ont fait bombance. Il fallait produire coûte que coûte pour l’effort du guerre et ceux-là se feront grassement payés. https://www.bastamag.net/Loin-des-tranchees-quand-les

A gauche, une fois Jaurès abattu par un affreux Villain, ça a été l’Union Sacrée. Plus personne (ou si peu) n’est là pour rappeler la nécessité d’une fraternité ouvrière par delà les frontières.

C’est ce que vont sanctionner la majorité des congressistes de la SFIO au congrès de Tours en décidant d’adhérer à la troisième Internationale et devenant ainsi la Section Française de l’Internationale Communiste.

Lisieux après les bombardements de juin 1944. Grande Rue (rue Henry Chéron), en contrebas de la place François Mitterrand. A gauche, l’ancien garage Jonquart, un peu plus loin, le palais du vêtement. Au fond la cathédrale. voir avant: https://www.flickr.com/photos/mlq/14432277160/

Il faut dire qu’en 1917, en Russie a eue lieu une révolution qui s’est emparé du pouvoir et a revendiqué les moyens de productions. Celle-ci est rendue possible par la faillite de la monarchie Tsariste et son incapacité à nourrir la population en temps de guerre, incapacité poursuivie par la bourgeoisie libérale qui n’a pas voulu pas rompre avec la guerre.

Cette révolution concrétisée est alors un vent d’espoir et il se lève partout dans le monde : il est la preuve qu’un autre monde est possible.

Le Parti Communiste Français se revendiquera de cet espoir, le chérira et ne s’en démarquera pas.

Le faire aurait été se trahir, quand bien même en 1936 les procès de Moscou purgent les derniers opposants à Staline, quand bien même celui-ci signent un pacte de non agression, après – il faut le dire – que la France et l’Angleterre signent les accords de Munich autorisant l’invasion de l’Autriche et des Sudètes tchécoslovaques.

Il sera même après guerre assurément stalinien : Staline est alors pour plus de 70 % des français le grand vainqueur de la Seconde Guerre Mondiale. Le tournant de la guerre a eu lieue à Stalingrad puis à Krousk. C’est l’Armée Rouge qui arrive à Berlin et écrase la Weimarcht.

Il ne fait son premier pas de côté que tardivement, à la suite de l’écrasement du Printemps de Prague par les troupes du pacte de Varsovie, qu’il condamne en 1968. Dont voici le témoignage de Roland Leroy : https://www.humanite.fr/node/400047

Dans ce contexte historique ambivalent, les communistes français n’auront cependant pas à rougir de leurs conquêtes. Ils permettront le Front le Populaire en 1936 et les congés payés.

Interdits en 1939, suite au pacte Germano-soviétique, pacte qui jettera le trouble en ses rangs, ils se rachètera bien vite dans la Résistance et participera de manière décisive à la rédaction du programme des Jours Heureux au sein du Conseil National de la Résistance. http://museedelaresistanceenligne.org/media6651-Les-jours-heureux-par-le-CNR#album-tab

Dans l’immédiat après-guerre, il œuvrera à la mise en place du statut de la fonction publique, à la création de grands monopoles publiques et surtout à la Sécurité Sociale, avancée majeure qui voit les travailleurs mettre un tiers de leur salaire brut dans un pot commun pour faire face aux aléas de la vie : maladie, chômage, vieillesse... C’est un ministre communiste, Ambroise Croizat, qui la porte https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire/resistance-mais-ou-sont-passes-les-jours-heureux-44-securite-sociale-la-croisade-dambroise-croizat

A Avignon, en septembre 1947, le maire communiste, le Docteur Pons, initie avec René Char (et son complice Zervos) et Jean Vilar le Semaine de l’Art, qui donnera naissance au Festival d’Avignon qui mêle ses pas avec ceux du Théâtre Populaire. Histoire qui vous est relatée ici : https://www.humanite.fr/node/374356

L’histoire des communistes en Vaucluse vous est conté dans l’excellent livre signé par un collectif militant Communistes en Vaucluse -Regard sur un siècle d’Histoire, dont nous vous recommandons chaudement la lecture. https://surlepontcamarade.com/communistes-en-vaucluse/

Notre camarade André Castelli en fait la promotion sur France Bleu ici :

La droite raconte une autre histoire du Parti Communiste. Elle ramène constamment les communistes à ce qu’a été l’Union Soviétique. Cela lui évite de discuter de l’idée force du Parti Communiste : la production des richesses par les travailleurs et la gestion démocratique des richesses produites. La vie féodale qui régie les entreprises n’est ainsi jamais remise en cause.

Cela lui évite aussi de regarder son propre héritage tellement peu glorieux que pas un parti de droite n’est capable d’en assumer l’histoire : ils ont tous changé de nom dix fois.

Saluons donc la lucidité dans le regard portée sur leur histoire par les communistes : pas un autre parti en France n’en est capable !

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