Sur le pont camarade

Le droit à l’interruption volontaire de grossesse, symbole de liberté et d’émancipation.

INTERVENTION PCF RASSEMBLEMENT 2-07-2022

Delphine Jordan, ancienne Conseillère Départementale PCF

Le droit à l’interruption volontaire de grossesse est l’une des grandes conquêtes de notre monde moderne, l’un des symboles de liberté et d’émancipation des femmes.

Mais c’est aussi un droit particulièrement attaqué et de manière récurrente !

Il a été acquis en France, de haute lutte, en 1975. Il est sans cesse remis en cause par le système patriarcal, fondé sur la prise de pouvoir et donc sur le contrôle du corps des femmes.

Prise de parole d’Osez le féminisme 84

Cette réaction conservatrice touche tous les pays. 

En Europe, ce droit est loin d’être acquis et des forces réactionnaires agissent pour le remettre en cause.

Malte par exemple, connaît une des législations les plus restrictives puisque l’avortement y est totalement interdit.

La Pologne n’autorise toujours pas l’IVG, sauf « circonstances exceptionnelles ». Souvenons-nous, en 2016, des millions de femmes  polonaises sont descendues dans la rue pour défendre ce droit.

Souvenons-nous, 3 ans plus tôt, en 2013 : en Espagne, le gouvernement Rajoy a tenté de faire passer un projet de loi remettant en cause le droit à l’IVG. C’est grâce à une mobilisation extraordinaire que ce projet n’a pas abouti !  Notre vigilance, notre engagement doivent être constants.

Anne Catherine Lepage pour la prise de parole de Femmes Solidaires 84

 Si nous quittons l’Europe, pour nous rendre aux Etats-Unis, l’élection de Donald Trump a été dans ce domaine, comme dans d’autres, une régression totale avec la fin de l’aide aux associations qui soutiennent l’avortement.

Nous pourrions ajouter à ces exemples l’interdiction dans de nombreux pays arabes, d’Asie ou d’Amérique Latine, où des femmes peuvent être emprisonnées après avoir fait des fausses-couches.

intervention Planning Familial

Ils montrent bien qu’en 2022, les femmes ne peuvent être totalement libres de choisir d’avoir ou non un enfant, de prendre des décisions qui concernent leur propre corps. L’avortement continue de soulever des débats violents, houleux, sous l’influence des milieux les plus réactionnaires, masculinistes, sous le poids des fanatiques religieux. Le RN qui est maintenant renforcé à l’Assemblée Nationale, ainsi que la ligue du Sud, sont les voix politiques de ces mouvements.

Ce qui nous rassemble aujourd’hui, c’est la décision la semaine dernière de la Cour Suprême des États-Unis de supprimer ce droit protecteur. C’est une régression historique, qui aura des conséquences directes et immédiates sur la santé et la vie de milliers de femmes. Ce sont déjà 13 Etats qui ont restreint, voire interdit l’IVG. D’autres suivront très probablement.

Cette décision pose enfin l’urgence d’inscrire ce droit fondamental dans le marbre de la Constitution.

Le PCF, avec l’ensemble de ses parlementaires, porte cette volonté depuis plusieurs années.

En 2017, les sénatrices Laurence Cohen et Eliane Assassi, avec l’ensemble du groupe des Sénateurs Communistes Républicains Citoyens et Écologistes, portaient une proposition de loi dans ce sens. Le gouvernement Macron, par la voix de la ministre Agnes Buzyn, s’y était opposé, ne le jugeant pas nécessaire. Sur les bancs du Sénat, indifférence et hostilité étaient au rendez-vous.

Espérons que cette nouvelle attaque agisse comme une prise de conscience.

Lundi dernier, ce même groupe a déposé de nouveau cette proposition de loi. 

Car en France, nous pouvons aussi nous inquiéter :

Lles politiques austéritaires imposées à notre système de santé rendent l’accès à l’IVG de plus en plus difficile.

La fermeture de 130 centres IVG en 10 ans, la double clause de conscience et la raréfaction des médecins, l’éloignement des centres d’IVG participent à l’allongement des délais d’attente et contraignent de plus en plus de femmes à partir à l’étranger pour avorter.

Avec l’ensemble des forces de gauche qui sont unies dans la NUPES, le PCF, continuera à se battre pour que ce droit, comme celui de la non–marchandisation du corps, soient constitutionnalisés en France !

D’ailleurs c’est inscrit en bonne place dans nos programmes : Celui des « jours heureux » objectif 5 engagement 77 : Le droit à L’IVG sera inscrit dans la constitution comme un droit fondamental avec des moyens associés. L’accès libre et gratuit à la contraception, sous toutes ses formes et sur tout le territoire, sera garanti. Sur le délai de recours à l’IVG, comme le recommande le Planning familial, la France s’alignera avec les pays européens les plus progressistes, en vertu de la « clause de l’Européenne la plus favorisée ». Les femmes ne pourront se voir refuser d’exercer leur droit de façon égale sur l’ensemble du territoire par des délais d’accès à l’IVG qui les en empêcheraient. »

Le PCF continuera à unir sa voix à celles des associations féministes avec le collectif : « Avortement en Europe, les femmes décident » :

Nous dénonçons cette horrible décision de la cour suprême des États-Unis sur l’avortement qui est une atteinte historique aux droits des femmes.  

Nous sommes solidaire des femmes aux États-Unis, en Ukraine, en Pologne, en Afghanistan … et appelons les progressistes pour que ce droit fondamental  à disposer de son corps soit reconnu pour TOUTES les femmes de par le monde.

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