Pour lutter contre la pollution de l’air, la préfecture a une nouvelle fois décidé dans le grand Avignon
d’interdire aux voitures les plus polluantes, mais surtout aux plus anciennes de rouler. Une fois de plus,
il s’agit d’une sanction contre les travailleurs du Grand Avignon. En effet, ne sont pas concernés par
ces exclusions les véhicules récents, peu importe qu’il s’agisse de SUV ou de véhicules individuels
disproportionnés. En revanche, pour ceux d’entre nous qui n’ont pas les moyens de changer de
véhicule ancien et qui se retrouvent obligés d’être présent sur leur lieu de travail, pour ceux qui n’ont
pas la chance d’avoir à traverser la rue pour trouver du travail, cette mesure est particulièrement
pénalisante. Bien plus pénalisante qu’un système d’alternance de plaques paires et impaires par
exemple.
Une fois de plus, une logique politique de responsabilisation individuelle est mise en place, basée sur
l’illusion que tout le monde a le choix, peu importe son niveau de revenus et sa position dans la
production.
Pourquoi ne pas interdire les poids lourds sur l’ensemble du secteur, le temps que la pollution de l’air
diminue ? Pourquoi ne pas mettre en place du télétravail pendant cette période, pour les salariés et
entreprises sur ce secteur ?
Cette mesure est devenue la panacée des grandes villes en France, car elle ne pénalise pas les classes
les plus favorisées. Dans la droite ligne des efforts individuels demandés par le président, la
responsabilité des grandes entreprises est encore une fois écartée. Et pendant ce temps,
surconsommation des grandes enseignes, utilisation non-raisonnée des matériels et outils
informatiques : circulez, il n’y a rien à voir ! Seule la gratuité des transports est une mesure importante
et équitable. Elle doit à terme être généralisée, que ce soit au niveau local ou au niveau régional, pour
les bus, comme pour les trains, à rebours de la privatisation mise en place par la région et son
président. L’écologie ne doit pas servir à oublier les enjeux sociaux, sous peine de n’être qu’un leurre.
Ainsi, la circulation différenciée est une mesure de classe qui ne résout pas les problèmes en
profondeur et que le Parti Communiste dénonce.