On a vu au cinéma Utopia ce lundi 8 le film Debout Les Femmes -film de Gilles Perret et François Ruffin, , projection suivie d’un débat avec le Café Citoyen, le SNUIPP FSU, Femmes Solidaires etc…
Les documentaires sociaux qui reviennent sur les questions de précarité économiques sont suffisamment rares pour être soulignés. Ils le sont encore plus quand on parle des métiers « du lien » assistante de vie, accompagnant d’enfants porteurs de handicap, ménages, métiers si peu reconnus, aux horaires morcelés, au précariat avéré. Métiers exercés dans leur très grande majorité par des femmes. L’essentiel des salaires des métiers cités est inférieur au SMIC mensuel.
Ce documentaire raconte le combat d’un député -François Ruffin. Il porte une commission sur ces métiers du lien. Nous le suivons grâce à la caméra de l’alerte Gille Perret (La Sociale) dans ses auditions de femmes AESH à Amiens, Assistante de Vie à Dieppe (mairie communiste qui salarie ce personnel) ou dans ses échanges avec les femmes de ménages de l’Assemblée dont il aura révélé le salaire de misère pour des femmes se levant à 4h du matin.
Ruffin, malgré ses échecs successifs, barré à l’Assemblée Nationale par une majorité la République en Marche, arrive cependant à nous faire vivre un moment joyeux : peut être parce que les femmes de son film, le cœur du film, y sont présentes et bien présentes.
Seul bémol tout de même : cette sensation étrange d’héroïsation du personnage politique, mis en scène y compris dans sa forme la plus sensible. On regrette par exemple que le combat syndical victorieux des femmes de ménages de l’Assemblée ne soit mentionné que par un entrefilet à la fin du film. Je crois que celui-ci aurait gagné à s’enrichir de ce côté plus collectif.
Julien De Benito