Ce 1ier mai 2020 sans son traditionnel défilé restera dans les mémoires. Depuis des semaines, nos repères se trouvent bousculés. Si nous profitions de la journée internationale des travailleurs, et plus encore qu’en temps « normal », des travailleuses, pour réévaluer le sens et l’utilité sociale de nos métiers ?
S’il y a une chose que la crise sanitaire a mise en avant, c’est bien la réalité et l’importance de certains types de professions, qualifiées d’ «essentielles ». Et pourtant parmi les plus mal rémunérées, souvent dévalorisées et occupées par des femmes. Le confinement met en lumière l’utilité réelle de certaines professions : celles qui prennent en charge les premières nécessités (soins, commerces, éboueurs…), toujours sur le terrain dans des conditions où la vie peut être mise en danger ; la nécessité d’autres, à l’arrêt ou en télétravail : culture, éducation, droit … ; l’inutilité-voire nocivité – de certaines. A quelques exceptions près, ceux qui affichaient les meilleures rémunérations et une « réussite sociale » éclatante, nous paraissent, pour certains, bien peu utiles. Les « premiers de cordée » ne sont pas celles et ceux que l’on veut nous faire croire.
Pour le « jour d’après » définir une nouvelle hiérarchie sociale des métiers est une urgence qui ne sera possible qu’en changeant profondément le modèle économique dans lequel nous vivons.
La vague néo-libérale , marquée par l’ouverture des marchés, les privatisations, dérèglementations, et la discipline budgétaire, a signé la destruction de secteurs essentiels comme l’hôpital, l’énergie, l’enseignement. Ces services publics, en voie de destruction massive depuis des années, qui devraient être des piliers de notre société, sont devenus de fragiles remparts face à la précarité et aux inégalités. La crise sanitaire, mondiale, aurait-elle pris une telle ampleur avec une autre organisation du travail ? Car c’est aussi l’échec de la mondialisation libérale qui est pointé du doigt.
Une nouvelle organisation du travail doit répondre aux défis climatique, écologique, socio-économiques. Elle doit prendre en compte les problèmes à l’échelle internationale. Nous avons tous besoin de travailler, parce que le travail est structurant et émancipateur. Mais un travail utile, dont on puisse être fier.e. Dont le critère serait la qualité et non pas la rentabilité.
Nous ne saurions accepter au lendemain de cette crise, que le travail soit seulement lié à l’emploi, à l’enrichissement personnel ou de classe. Le travail de chacun doit être utile à tous, c’est notre pierre à l’édifice pour faire sens dans la société et permettre de s’épanouir. Le travail est une spécificité humaine, il doit avoir un visage humain : du travail pour tous, du temps et des salaires justement et équitablement répartis.
Un grand merci à Dominique Méda et Yves Clot, qui, par leur travail, ont nourri cette réflexion !
« Seul le travail que l’on peut prendre à cœur est supportable » Yves Clot
D. J.
La question est en effet celle du travail qui créait les richesses, la preuve aujourd’hui. Pour redéfinir le travail, il faut en passer par l’appropriation des moyens de production et d’échanges et de la finance. Sans le pouvoir dans les entreprises publiques ou privées, il n’y a pas de pouvoir de la la “classe ouvrière”. Sans la maîtrise de sa monnaie, l’Etat n’a pas d’indépendance économique. Ceux qui produisent, doivent décider ! C’est un vieux principe Communiste appliqué à la fois dans les “Soviets” (Conseils) et pour la Sécu, dans les coopératives, l’ESS. Une question majeur pour le PCF est de reprendre le travail au entreprise et de faire grandir les “droits nouveaux pour les salariés”.