Les êtres humains ont un droit égal à être en bonne santé et tout simplement en vie, indépendamment de leur nationalité, de leur revenu et plus largement de leur condition d’existence. Les habitantes et habitants de la Rocade le savent bien !
La Rocade concentre ces difficultés. Overdose de circulation, froideur et grisaille des infrastructures, de la violence quotidienne. Ce site urbain répond à la définition critique du Haut Conseil pour le climat sur les urgences de protection des populations. Il y a urgence, parce que des conséquences se font de plus en plus jour. Urgence de prendre soin de soi-même et des autres :
L’urgence politique d’abord, pour donner du sens à la Démocratie. Ne pas prendre soin maintient la démocratie dans ses impasses et ses paradoxes. En prenant soin, on acquiert une sensibilité, de l’humanité pour envisager les conditions de vie, facteurs déterminants des conséquences sociales, écologiques, économique, de santé, de transports ou des logements. L’urgence de santé publique, et répondre à la problématique de la pollution. Selon un rapport de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago, la pollution aux particules représente la plus grande menace pour la santé publique.Par ailleurs, la pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC ou de cancers.Au‐delà de la question de la gestion des alertes et des pics, la lutte contre la pollution chronique, tous les jours, toute l’année doit être privilégiée par la mise en place de mesures structurelles permanentes.
Il est donc nécessaire de raisonner en système. Il faut optimiser tous les maillons et lever les contradictions entre les uns et les autres. De la même manière, il faut contribuer à assurer les cohérences territoriales. L’intervention publique doit inciter les chargeurs et les industriels à réfléchir en commun à leurs transports. Des convergences peuvent se développer entre l’intérêt général qui vise à orienter les flux vers des modes respectueux de l’environnement et l’intérêt des chargeurs qui peuvent bénéficier de ces mises en commun), ou visant à réduire les émissions liées aux transports sont des mesures qui sont bénéfiques, avec un impact potentiellement plus fort que des actions de court terme comme la restriction du trafic automobile.
En attendant, pour les classes populaires, c’est une quadruple peine. Elles souffrent de températures élevées, dans du bâti mal isolé (typique des immeubles des années 1970), dans des quartiers avec peu d’accès à la végétalisation, et sans revenus suffisants pour pouvoir partir de la ville, afin de mieux respirer en campagne ou à la mer.
Vivre en société ne se réduit pas à survivre dans la concurrence des intérêts économiques. C’est aussi vivre avec les autres, à qui une certaine forme de respect, de reconnaissance est due. Une société dans laquelle chacun ne penserait qu’à lui-même semble purement et simplement invivable.
Le combat écologique et le combat social sont indissociables. La convergence des luttes, citoyens, usagers et personnels constitue bien une nécessité pour la promotion et la reconquête des services publics.
Dans une société démocratique, ces changements dans la politique et la manière de penser ne peuvent pas être adoptés sans la participation des citoyens. Nouons un dialogue avec les riverains -dans notre diversité- pour les rendre actrice et acteur des enjeux que soulève la vie sur la Rocade.
Des alternatives robustes existent :Avant tout, faire réaliser une étude par l’observatoire régional de la santé pour mesurer les niveaux de pollution à différents points de la Rocade.
– Développer le renforcement et la gratuité de transports en commun pour limiter les déplacements automobiles,
– Construire une logistique territoriale de proximité pour le transport de marchandises en sortant du tout routier,
– Mener une réflexion sur la complémentarité des prises en charge des déplacements du quotidien du lieu d’habitation au lieu de travail en privilégiant le mode le moins polluant.