- Un Conseil national du Parti se tiendra le 13 mars, qui adoptera un projet de résolution préparatoire à cette conférence nationale.
- Nous en débattrons en AG de section le 27 mars et proposerons des amendements à ce texte ainsi que des personnes pour participer à la conférence nationale.
- Cette conférence se déroulera les 10 et 11 avril en visio, dans chaque FD. L’ambition est que 1000 communistes puissent débattre des termes de la résolution qui sera soumis au vote des adhérents.
- Le vote de l’ensemble des adhérent·e·s se déroulera du 7 au 9 mai 2021.
Nous débattrons alors qu’en pleine pandémie pendant la pauvreté ne cesse de croître (10 millions de pauvres en France aujourd’hui) et où les propriétaires de grands groupes n’en ont jamais manqué d’en profiter.
Et pendant ce temps là, à la télé…

Mais à la télé, le ministre de l’Intérieur fait assaut d’amabilité avec Marine Le Pen. Le débat politique qu’on nous impose se situe sur un autre plan. Patrick Le Hyaric l’écrit admirablement :
Inquiétante et significative est la dérive politique dans laquelle la France est entraînée, sur fond d’accélération des difficultés des travailleurs et des familles populaires, et alors que le ciel s’assombrit sur le front social. Elle l’est pour tous les progressistes qui assistent effarés à une succession d’outrances sur l’islam et les musulmans. Elle est encore plus pour nos concitoyens de confession musulmane dont la religion fait l’objet de sordides manœuvres orchestrées par le pouvoir qui use de subterfuges pour détourner l’attention de la profondeur de la crise. L’extrême droite n’a plus à parler, à provoquer. Seul compte désormais pour elle de travailler sa respectabilité dans la perspective d’une prise de pouvoir.
« la loi de Séparatisme a désigné l’Islam Politique comme ennemi La séquence xénophobe de ces derniers jours mérite d’être méditée, étudiée. Elle doit surtout faire l’objet d’une réplique unitaire de tous les progressistes, de tous les démocrates.
Qu’on en juge : en quelques jours nous avons eu droit au débat interminable sur un séparatisme indéfinissable. Une fois celui-ci installé, une polémique sur la ville de Trappes et sa population musulmane, tandis que M. Darmanin et la cheffe de l’extrême droite s’échangeaient des mots d’amour sur le dos des musulmans sur une chaîne de télévision de service public. A peine la loi « séparatisme » était-elle votée qu’une enquête était diligentée à grands bruits par la ministre de l’enseignement supérieur, gonflée à bloc par les discussions des cénacles gouvernementaux, sur « l’islamo-gauchisme » dans le monde universitaire.
Du débat sur le prétendu séparatisme, il résulte un monstre juridique qui signe la transformation de la République démocratique, laïque et sociale en république autoritaire à tendance concordataire. Le contraire de la loi de 1905. Mais il aura surtout parfaitement préparé le terrain à de nouvelles outrances.
La polémique sur la ville de Trappes a ainsi surgi sans qu’aucun évènement particulier ne l’ait suscitée. (…)
Ceci ne doit pas être confondu avec la religion musulmane. Un travailleur de confession musulmane subit la même exploitation que ses collègues. Ils et elles sont ensemble relégués dans les quartiers ou les politiques d’austérité les privent de services publics et des moyens pour la culture, le sport ou les loisirs. De ce point de vue, la loi séparatisme n’est que le miroir inversé de l’islamisme qui portera préjudice à tous les musulmans, et bien au délà d’eux.
Il n’est ici nulle question de cacher la gravité de l’emprise de l’islamisme politique dans certains quartiers, dont ceux de Trappes qui a vu 67 de ses enfants partir faire le djihad en Syrie. Le combat pour la démocratie, les libertés, le féminisme, pour le progrès social est aussi un combat contre l’islamisme politique, bon allié du capital et de l’impérialisme.
Le refus de cette loi n’est donc absolument pas incompatible avec la lutte contre l’islamisme politique, bien au contraire ! Du reste, rappelons que les premières victimes du djihadisme et de l’islamisme politique sont les musulmans partout dans le monde.(…)

Des idées-forces : une grille de lecture du mode de fonctionnement de la société :
Or la politique, c’est faire lecture de la société au travers la grille de lecture d’une idée-force.
Notre idée-force pour le dire rapidement, est de voir le travailleur comme LE réel producteur de richesse et que c’est donc à lui de décider de la répartition de la richesse produite.
Notre idée-force scinde donc la société entre travailleurs et capitalistes.
Nous sommes donc loin d’une idée-force identitaire qui scinde le peuple entre « bon français » qui doit se reconnaître dans une identité fantasmée de villageois qui naviguent entre Mairie, Église et École. Idée-force dont le corollaire est l’assignation d’une partie de la population à être autre : ennemi de l’intérieur et judéo-bolchevick ou islamogauchiste selon l’époque, pour les ennemis politiques. Le pendant de cette idée force identitaire est le communautarisme et l’islamisme politique.

Nous évoluons sur un terrain de jeu où le discours de classe est totalement occulté et où nous nous empêtrons dans un débat qui n’est pas le nôtre. (Cf la moitié de nos députés ont voté contre la loi de Séparatisme considérant qu’elle était pour stigmatiser les musulmans français et l’autre s’est abstenu.)
Pour autant, nous rentrons bientôt dans la séquence des présidentielles, élection structurante du débat politique en France, élections auxquelles nous n’avons pas présenté de candidat en 2012 et 2017 mais soutenu un candidat social-démocrate radical. Lors du dernier congrès, nous actions que cet effacement avait été source d’affaiblissement des idées communistes.
Depuis les dernières élections Européennes sont venues confirmer le peu d’audience que nous avions à l’heure actuelle. Élections dont les grands vainqueurs ont été le Rassemblement National et La République En Marche.
Lors des dernières Municipales, la gauche rassemblée a été capable de faire basculer de grandes villes : Marseille, Lyon, Bordeaux etc.
Nous aurons donc à débattre au cours d’une Conférence Nationale si nous choisissons d’incarner nos idées par une personne et comment nous nous inscrivons dans une volonté de rassembler pour déjouer les pronostics d’un deuxième tour Macron-Le Pen en 2022.