Utopie pour les uns, échec irrémédiable pour du XX ième siècle pour les autres, les communistes peinent à se faire entendre et à incarner, pour tous ceux là, une perspective d’avenir crédible.
Et pourtant, si nous n’ambitionnons pas ici d’écrire un nouveau manifeste pour le parti communiste, ni le chemin qui mènerait vers une société communiste, nous comptons bien souligner les quelques points qui nous rapprochent d’une concrétisation possible de cette visée.
Le communisme pour le dire vite repose sur une idée force : les travailleurs sont les véritables créateurs de richesses. Ce sont donc à eux de gérer le fruit de leur travail.
Marx diagnostique ensuite l’État comme garant de la propriété des moyens de production aux mains de quelques uns : les propriétaires bourgeois. Ceux-ci, dans leur course effrénée au profit, épuisent et les hommes et la nature.
Alors prenons-nous à rêver. Mais pas trop. Il ne faudrait pas qu’à vouloir la lune, nous en soyons à réduit à pleurer la sueur de nos mains.
Une société de producteurs :
Et si tous les salariés étaient propriétaires de leur entreprises ? On pourrait inventer des entreprises qui appartiendraient à toute personne y travaillant et où s’exercerait une démocratie formelle (un homme = une voix)
Oh my god ! Wait a minute ! But… ça existe déjà et depuis fort longtemps ! Ce sont les sociétés coopératives. Des coopératives existent déjà au XIX ième siècle. Elles germent dans la caboche de socialistes utopistes pré-marxistes. Aujourd’hui encore, il y en a des milliers en France. Leur création est souvent une manière pour des ouvriers de récupérer l’outil de production des mains d’un propriétaire défaillant. Ça a été le cas pour les Thés et Infusions 1336 ou pour les glaces La Belle Aude. Et ça a été l’occasion à chaque fois pour les travailleurs de remettre du sens dans leur métier, par exemple en veillant à se fournir qualitativement et localement.
Et vous savez quoi ? Quand vous êtes propriétaire de votre outil de travail parce que vous y travaillez, et bien vous ne délocalisez pas !
Qu’est ce qui nous empêche de penser une société où les coopératives seraient la norme ?
Une socialisation d’une partie de notre salaire.
Et tête de pioche : tu veux une société de producteurs mais tout le monde n’est pas en mesure de travailler : les malades, les anciens etc. !
Pourquoi ne pas penser un système où tous les salariés mettraient une partie de leur salaire dans un pot commun ? Cela nous permettrait de financer la période entre deux emplois, les congés maternités, la retraite de nos anciens, les allocations familiales et même notre système de santé.
Ah ça y est, tu l’as ? Oui, nous versons tous une partie de notre salaire (brut) sous forme de cotisations sociales. Et oui, c’est le système de sécurité sociale et ça existe déjà. Il a été mis en place après guerre par un ministre communiste, Ambroise Croizat. Il était à l’origine directement géré par les organisations ouvrières puisque considéré comme partie intégrante du salaire. Ce système n’a eu de cesse d’être attaqué, rogné et dépecé. Nous en avons pour preuve l’attaque constante de notre système de retraite ou la faillite de notre système de soin lors de la pandémie du Covid-19.
On peut même penser mettre le curseur plus loin. Cette partie de salaire pourrait par exemple financer des périodes de formations choisies entre deux emplois…
On pourrait dupliquer ce système aux logements, à la nourriture etc.. ;
Une démocratie communale.
Rien n’empêche non plus, a contrario de ce qui se fait aujourd’hui, de renforcer les compétences au sein des communes, c’est à dire au plus près des citoyens et de penser des outils d’interventions directes. Sans éviter de penser, bien sûr, des communs socialisés qui garantissent l’indépendance national au niveau financier, éducatif, énergétique et logistique.
Une telle société est à portée de main. Qu’on se le dise !
Mais une telle société ne règle pas tout. On peut espérer que l’homme n’étant plus un loup pour l’homme, les rapports soient plus solidaires et plus respectueux de la planète. Mais les droits des femmes, l’écologie, l’antiracisme, le pacifisme, etc.. seraient encore autant de combats à mener !