Aujourd’hui, et ce depuis 2012 jusqu’au printemps 2022, le Grand Avignon a délégué le service public du transport à la TCRA filiale de Transdev.

Les élus communautaires du Grand Avignon seront amené au printemps 2022 à se pencher sur l’organisation des transports en commun. En attendant, le Grand Avignon a fait appel à un cabinet d’expertise – Amplitude -pour analyser les performances du réseau géré depuis 2012 par Transdev-Veolia.
Et bien, sachez-le, ça pique :
La DSP en 2012 avait été signé pour un taux de marge de 2,8 %.
Sur la période 2012-2018, date avant la mise en chantier du tramway, le contrat du tramway , la société nous présente des comptes qui mentionnent des marges de 2,56 % sur les 8 ans qu’a duré la délégation de service public pour plus de 6,57 millions d’euros.

Bon évidemment, il ne faut pas s’arrêter là et d’ailleurs le cabinet d’expertise ne le fait pas :
– il considère qu’une partie de l’assistance technique qui est refacturée à la TCRA par le siège de Transdev est une marge cachée, estimée à 1,6 millions sur 8 ans.
– il se pose des questions, sans avoir réussi à avoir de réponse, sur les marges réalisées par les filiales à qui la TCRA a sous-traité une partie de ses activités : le transport scolaire (dans un groupement avec d’autres transporteurs locaux) mais aussi l’entretien des véhicules.
Il a y a là une vraie opacité entretenue par la TCRA qui empêche l’autorité régulatrice de contrôler le délégataire.
De plus, la TCRA a bénéficié de mécanismes sociaux et fiscaux qui ont pu lui être favorable comme :
– l’évolution de la CET (contribution économique territoriale qui remplace la taxe professionnelle) , le remboursement de la TIPCE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, partiellement remboursée aux transporteurs ) par exemple représente plus de 500 000 euros
– le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi = une partie des cotisations sociales est reversée à l’employeur) également même si un avenant au contrat de DSP a pu corrigé le tir à partir de 2018 et que son effet a été estompé par une augmentation de la masse salariale.
Et pour quel service, me demanderez-vous ?
Et bien de ce côté, il faut comparer avec ce qui se passe dans les autres villes. L’image ci-dessous résume les chiffres fournis par le cabinet d’expertise Amplitude :

On y constate que le réseau du Grand Avignon se rapproche du moins bon réseau de l’échantillon, en terme de ratio économique:( kilomètre parcouru par euros dépensés, en terme d’efficacité de la contribution publique par voyage et par kilomètre.)
L’offre est mauvaise, mais nous n’avons pas de recul suffisant pour juger de la performance du réseau après la mise en service du tram et des deux lignes Chron’hop 2 et 3.
L’usage et la fréquentation (nombre de voyages par habitants et par kilomètre) sont également mauvais.
Seule la recette par voyageur est un indicateur qui est au vert…
En conclusion :
La DSP avait été signée pour six ans : les avenants signés pour prolonger la dsp se font toujours dans un cadre dégradé, sans concurrence, favorable à l’entreprise délégataire.
Les indicateurs sur l’usage, la fréquentation et l’offre nous invite surtout à creuser en préalable la question suivante : quel réseau voulons-nous pour notre territoire ? Parce que si l’offre ne satisfait pas nos concitoyens, il y a peu de chance pour que l’usage et la fréquentation ne s’améliorent.
Au final, ils sera toujours compliqué pour les gardois de traverser la commune centre pour aller à Avignon Nord, l’entrée Sud et l’entrée Nord seront toujours aussi embouteillées etc..