Sur le pont camarade

CDEN (Conseil départemental de l’Éducation nationale)/ 15 avril 2020

Pour info mes réflexions sur la carte scolaire telle que proposée au CDEN où j’étais présente en visio-conférence. Le vote contre l’a emporté

26 ouvertures oui, sur le papier cela semble positif. En réalité, il y en a 20, en comptant les 6 fermetures. Le gouvernement a consenti provisoirement l’arrêt de fermetures de postes en milieu rural. Il ne faut pas oublier cependant que les écoles rurales ont été malmenées ces dernières années. Je regrette que cette approche tende à opposer des moyens entre écoles rurales et écoles urbaines. En REP, zone violence, dans des quartiers parmi les plus défavorisés, 6 fermetures sont prévues. Difficile à admettre. Les conséquences ? 26 élèves dans certaines classes (le seuil de 25 élèves en REP, déjà élevé, étant une moyenne) Est-ce que c’est là une réelle volonté de faire réussir les élèves ? Est-ce que qu’il s’agit là d’une mesure « bienveillante » quand on connaît la réalité du quotidien de ces enfants dans des classes surchargées ?

Dans cette période d’extrême fragilisation du service public d’éducation liée à la crise sanitaire du Covid 19, aux difficultés et impossibilités posées par la « continuité pédagogique » dans le confinement, ce qui en temps normal est déjà en deçà des besoins réels sur le terrain, est insuffisant pour faire face à la rentrée 2020 dont nous connaissons mal les contours mais qui pour sûr, sera une rentrée historique. 

Historique parce que les élèves ont été coupés du lien direct avec la classe, avec les enseignants.

Historique parce que les inégalités, déjà bien présentes, en seront d’autant plus creusées.

 Historique parce que nous ne savons pas dans quel état psychologique nous allons retrouver les enfants.

 Historique parce que l’indispensable application des « gestes barrières » est tout simplement impossible dans l’organisation des établissements telle que nous la connaissons.

 Historique parce que nous ne savons pas encore quel sera l’impact à long terme du virus, donc le nombre de personnels touchés et de remplacements nécessaires.

Cette crise met à jour cruellement les inégalités scolaires et le besoin de moyens humains et matériels pour le service public de l’Éducation Nationale. Nous ne pouvons pas continuer à appliquer les vieilles recettes d’austérité et de demi-mesures, à composer une carte scolaire « avec les moyens du bord ». C’est le moment ou jamais de changer de paradigme.

mais qui pour sûr, sera une rentrée historique. 

Historique parce que les élèves ont été coupés du lien direct avec la classe, avec les enseignants.

Historique parce que les inégalités, déjà bien présentes, en seront d’autant plus creusées.

 Historique parce que nous ne savons pas dans quel état psychologique nous allons retrouver les enfants.

 Historique parce que l’indispensable application des « gestes barrières » est tout simplement impossible dans l’organisation des établissements telle que nous la connaissons.

 Historique parce que nous ne savons pas encore quel sera l’impact à long terme du virus, donc le nombre de personnels touchés et de remplacements nécessaires.

Cette crise met à jour cruellement les inégalités scolaires et le besoin de moyens humains et matériels pour le service public de l’Education Nationale. Nous ne pouvons pas continuer à appliquer les vieilles recettes d’austérité et de demi-mesures, à composer une carte scolaire « avec les moyens du bord ». C’est le moment ou jamais de changer de paradigme.

Tant que les effectifs dans toutes les classes seront sur des seuils indignes du respect que nous devons à nos enfants, il n’y aura pas de réussite possible pour tous.

  Aussi j’ai voté contre car je considère qu’il est du rôle du CDEN d’alerter le gouvernement sur les priorités du terrain : des enseignants en nombre pour en finir avec des classes surchargées, pour remplacer les enseignants absents et assurer la continuité d’un service public de qualité. Pour le bien-être des enfants, basiquement. Investir avec ambition dans le service public, et en particulier le service public d’éducation et de recherche, nous permettra de sortir de cette crise mieux armés contre d’autres catastrophes, de construire un « monde d’après » meilleur. Parce que l’éducation n’a pas de prix.

Delphine Jordan -Conseillère départementale

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