La pandémie exige une grande solidarité et une totale coopération entre les peuples et les nations.
Elle requiert une mutualisation des moyens, notamment en matière de production de matériels sanitaires. Or, depuis le début de la crise, les états et la Commission européenne s’y refusent. Ainsi, la crise sanitaire, économique et sociale que précipite la pandémie de coronavirus met à nu la totale faillite de la construction capitaliste de l’Union européenne et, au-delà, la nocivité d’une domination capitaliste, et particulièrement financière, des relations et échanges mondiaux.
Les 27 pays de l’Union européenne ont la capacité de réunir des industriels, des ouvriers et des ingénieurs, des outils de production pour faire face aux besoins criants de tous les hôpitaux. Nous disposons des forces suffisantes pour produire en urgence des respirateurs, des masques, des médicaments. Encore faut-il rompre avec le dogme de la concurrence, l’austérité budgétaire et l’intervention de la BCE sous domination du capital financier pour organiser cette mobilisation et réorienter la création monétaire pour s’en donner les moyens.
Pour les jours d’après, le pacte budgétaire européen doit être abandonné. Les différentes applications de la règle d’or dans les différentes constitutions nationales, lois organiques et lois de financement de la protection sociale doivent être supprimées. Nous proposons de mettre en débat un nouveau pacte social et démocratique entre peuples et nations d’Europe qui amorcerait la construction d’une Union des peuples et des nations souverain·e·s et associé·e·s.
Au plan mondial, alors que tous les peuples affrontent la pandémie dans des conditions inégales, il est urgent d’exiger la fin de tous les blocus, de toutes les sanctions financières, et le cessez le feu dans toutes les régions du globe confrontées à la guerre et d’engager des coopérations comme celles impulsées par des états comme la Chine ou Cuba. Des moyens politiques et financiers doivent être donnés à l’OMS, dont l’action a notamment été déterminante dans l’éradication de la variole, pour qu’elle joue pleinement son rôle d’appui aux états contre le Covid-19.
La France doit accueillir favorablement l’aide offerte par d’autres états, comme celle que lui propose Cuba. Et elle a, elle aussi, un devoir de solidarité et de coopération. Sixième puissance mondiale et membre du conseil de sécurité de l’Onu, notre pays doit engager des coopérations sanitaires et médicales avec les pays qui manquent de tout aujourd’hui pour faire face à l’épidémie, notamment en Afrique.
Pour les jours d’après, cette crise montre que la santé doit être un bien commun universel. Quand les états sont disloqués et que les peuples sont appauvris au point de n’avoir plus accès à des services de santé, de nombreuses vies humaines sont détruites et la pandémie s’amplifie sur toute la planète. La crise actuelle appelle donc à assurer les droits fondamentaux sociaux et démocratiques et des revenus stables aux travailleurs du monde entier. Cela implique de dépasser la mondialisation capitaliste par de nouvelles institutions politique et monétaire internationales pour un monde de partage et de coopérations.