Sur le pont camarade

4. Un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation

La situation tragique que nous vivons est la conséquence de décisions politiques successives qui, depuis le milieu des années 80, réforme après réforme, plan d’économies après plan d’économies, ont fracturé puis affaibli et fini par mettre à genoux les services publics, dont celui de l’hôpital.

Au service du profit capitaliste et au nom de l’équilibre des comptes publics, puis des traités européens, puis de la dette envers les générations futures, puis de l’adaptation à la mondialisation et à ses effets… toutes les décisions politiques des gouvernements libéraux ont construit la réduction de la dépense publique et sociale utile à la société pour servir un type de dépense publique tourné vers la baisse des prélèvements publics et sociaux sur les entreprises, tout particulièrement les grands groupes. Cette politique s’est tout particulièrement illustrée dans la politique publique de baisse du prétendu coût du travail.

Pour répondre à l’urgence sanitaire, sécuriser l’emploi et satisfaire à l’exigence d’égalité, soutenir les associations et les collectivités territoriales pleinement mobilisées sur tous ces enjeux, nous proposons un fonds d’urgence sanitaire et de sécurisation de 50 milliards d’euros, alimenté par un programme de prêts à taux négatifs de la Caisse des dépôts et de la BCE ainsi qu’une taxation des assurances, le rétablissement de l’impôt sur la fortune et l’abrogation du plafonnement à 30 % de l’impôt sur les revenus financiers (flat tax), une augmentation de l’impôt sur les bénéfices des entreprises qui taillent dans l’emploi et les salaires pour servir les actionnaires, une taxation des Gafam et Natu, proportionnelle à l’augmentation de leur activité. En outre, tous les dispositifs visant à baisser les dépenses de fonctionnement des collectivités territoriales (contractualisation notamment) doivent être levés et les charges de la dette annulées et financées par les banques privées et la Caisse des dépôts sous condition de développer l’emploi et les investissements efficaces.

Pour les jours d’après, c’est une nouvelle utilisation de l’argent que préfigurerait la création d’un tel fonds. Alors que la BCE a annoncé qu’elle injecterait 1 000 milliards d’euros supplémentaires en rachats de titres de dettes publiques et privées sur les marchés, octroyés sans critères, cette manne financière ne servira, comme en 2007-2010, qu’à alimenter la spéculation des marchés financiers. La création monétaire de la BCE doit alimenter un Fonds européen écologique, social et solidaire de financement des services publics en Europe qui pourrait être une source de financement des dépenses actuelles des hôpitaux européens et d’un pôle public européen du médicament.

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