Sur le pont camarade

200 Logements au milieu de ce site idyllique : La Grande Bastide de Velleron.

Ce cauchemar pourrait devenir réel et arriver à n’importe quelle commune de Provence ou d’ailleurs en France.

Au début, la grande Bastide était un espace naturel ouvert où il faisait bon de vivre. On pouvait y voir un berger avec ses moutons, une famille pique-niquer, des enfants s’amuser ou un coureur vététiste passer à travers cette colline pour rejoindre les monts du Vaucluse.

En 1994, vente de ce site qui échappe à la municipalité de l’époque au profit d’un privé. Rapidement le site de treize hectares est clôturé et délimité par un mur en béton. La municipalité précédente met en œuvre un PLU (Plan Local d’Urbanisme) et classe ce site en zone constructible, alors qu’il était en zone non constructible et à préserver pour sa valeur environnementale.

Cette emprise ne s’insère pas dans la continuité urbaine du village et les infrastructures en place (voirie, école, créché, réseaux, station d’épuration …) sont sous dimensionnées.

Le propriétaire de cet important tènement foncier entreprend de le vendre à des aménageurs afin de réaliser une opération immobilière de 200 logements.

Le projet ne respecte pas les engagements du PLU qui doit planifier le développement et l’aménagement de la commune à l’horizon 2027 afin de pouvoir anticiper les besoins en terme de logements, d’équipements et foncier. Il apparait clairement que ce permis a été instruit sans faire références aux obligations inscrites dans le document d’urbanisme. Ce permis n’aurait jamais dû être délivré vu son impact négatif et le non-respect de certaines dispositions du PLU et aurait dû être refusé.

L’étude d’impact sur l’environnement présente d’énormes lacunes, selon les services de la DREAL (Direction Régionale de l’environnement, l’aménagement et du Logement). Ces insuffisances portent sur l’analyse préalable incomplète quant à l’intégration des espèces : la prise en compte peu claire d’un nombre très réduit d’espèces animales, l’absence de définition des impacts et leur évaluation. A noter aussi qu’un étang de 2800m², qui constituait l’habitat des espèces naturelles protégées a été rebouché par le propriétaire au printemps 2018 sans déclaration ni autorisation, peu de temps avant le dépôt du permis d’aménager.

En mai 2020, France Nature Environnement a alerté la municipalité des dégâts irrémédiables qu’aurait ce projet sur l’environnement. Un expert naturaliste a rédigé une note sur l’étude environnementale menée par le bureau d’étude mandaté par les aménageurs et il relève de nombreuses insuffisances.

En décembre 2020, la DREAL a sollicité les aménageurs afin d’obtenir les données manquantes sans réponse. En février 2021, la DREAL a relancé le bureau d’étude des aménageurs, sans succès.

En Septembre 2021 un collectif surnommé le Colibri se crée et soutient la sauvegarde de ce site idyllique avec la municipalité de Velleron. Trois fortes mobilisations se sont réalisées en date du 25 septembre 2021 avec 800 personnes et 1400 signatures. Le 23 octobre 2021, il y avait 700 personnes avec de nombreux soutiens de femmes et hommes politiques et le 18 décembre 450 avec de nombreux soutiens d’artistes.

Où en sommes-nous ?

Les travaux ont commencé le 25 octobre 2021 dans la totale illégalité malgré une interdiction de la préfecture. Une ouverture est créée au niveau du chemin de la pyramide. Une action citoyenne est alors menée bloquant l’entrée des engins et stoppant les travaux. La mobilisation s’organise jour et nuit afin que les engins ne puissent pas entrer dans l’enceinte.

Les prochaines actions se réaliseront sur le rond-point de la grangette départementale 938. Le 22 janvier 2022 à 10 heures. Un barrage filtrant pour distribuer les tracts expliquant notre mobilisation.

Mardi 25 à 17h30, rencontre avec le préfet et le maire ainsi qu’une mobilisation citoyenne devant la préfecture.

Jean-Luc Bourgue.

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