Fabien Roussel mène une belle campagne sur le droit au bonheur avec un discours social au cœur de son propos. Et ça marche. Sa campagne vise explicitement à aller reconquérir un électorat populaire démobilisé et abstentionniste.
Ça n’a de cesse d’inquiéter les Insoumis de l’Union Populaire. Au plus au niveau de l’État Major, des tweets de Quatennens ou de Bompard appellent les communistes au ralliement. L’addition des intentions de vote de Mélenchon et de Roussel créerait une dynamique à même d’amener Mélenchon au deuxième tour nous disent-ils.
Alors je me permets de pointer quelques problèmes dans ce calcul politique.
1. Mélenchon à 17% qualifié au deuxième tour n’ a aucune chance de battre Macron. Qui peut imaginer les électeurs de Pécresse, Zemmour et Lepen (48 % à eux trois) se porter sur Mélenchon au deuxième tour ?
4. Je dis aux différences avérées parce que ce fonctionnement politique qui met un Homme en lien direct avec le Peuple s’affranchit de tout corps intermédiaire et de démocratie interne. Il n’y a par exemple personne dans le Vaucluse de légitime pour porter la parole des insoumis vauclusien : personne d’élue par ses pairs ou personne de nommée par le national. Ce mode de fonctionnement est antinomique au notre, pour le coup assez démocratique.
4bis. Je dis aux différences avérées parce qu’elles se concrétisent notamment sur les propositions sur le financement de la protection sociale. L’Avenir en Commun veut la basculer sur l’impôt (la CSG) et donc qu’elle soit payée par tout un et chacun. De notre côté, nous souhaitons maintenir le système des cotisations sociales : que la protection sociale soit liée aux salaires et donc payée par les patrons.
5. Revenons à Hamon. En 2017, Hamon ne fait pas perdre Mélenchon. Hamon est désigné dans le cadre d’une primaire qui mobilise plus d’un million de votants. Si Mélenchon n’avait pas pensé une rupture irréconciliable, il serait allé à la primaire et l’aurait peut être emporté. Ou Hamon. Ce qui d’un point de vue communiste change peu de chose, les deux ont la même trajectoire : une carrière au PS dont ils sont sortis par la gauche en étant plus écolo que les verts. L’un parle mieux que l’autre qui est plus jeune que le premier…
6. Ce que je veux dire, c’est qu’une candidature à la présidentielle ne peut se considérer qu’au moment de celle-ci. C’est une construction politique sur le temps long. Et ce n’est pas un propos comminatoire qui peut tout changer d’un coup.
7. Le PCF a considéré démocratiquement, à un congrès, qu’il était nécessaire de se rendre audible pour que la gauche se réadresse à toute une catégorie de français mis de côté. Une France pour laquelle de bons salaires et de bonnes pensions compte, celle de la protection sociale rendue aux salariés, celle qui assure un avenir énergétique au pays, celle qui fait de sa jeunesse une priorité… Une France qui a aussi droit au bonheur. C’est ce que nous faisons et ça, ce sera bon pour toute la gauche