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Étiqueté : Cinéma
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Olivier Tresson, le il y a 3 années.
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septembre 11, 2020 à 5:56 #1202
Olivier Tresson
MembreLe film sort en VOD début octobre chez les Mutins de Pangée. On avait déjà fait une projection avec eux à la fédé. Ce serait pas l’occasion d’en refaire une ?
Synopsis du film Un Pognon de Dingue
Un spectre hante la France. Quand certains apparaissent à la lumière, passent pour dirigeants, quitte à prendre les coups, d’autres prospèrent dans l’ombre. Dans une enquête où le parti-pris éditorial et scénaristique est d’inverser les rôles, nous laisserons M. Macron à l’état de fantôme et chercherons, sur ses traces, à éclairer l’obscurité, les mécanismes socio-économiques à l’œuvre et ceux qui profitent réellement de la situation.
En 2020, la crise sanitaire met en lumière les contradictions majeures du système capitaliste et de l’État, incapable de protéger réellement la population. Nous entrons également dans ce qui est probablement la crise économique la plus violente de l’histoire du capitalisme en temps de paix. Pourtant, jamais la France n’a brassé autant de richesses – mais la pauvreté monétaire concernait un record historique de 9,3 millions d’hommes, femmes et enfants en 2019. La stagnation des maigres revenus fait baisser le pouvoir d’achat de la majorité, par l’effet mécanique de la hausse des prix. La consommation, stimulée par la publicité et le crédit à la consommation, diffère radicalement selon le niveau de vie. Si les disparités économiques s’aggravent, c’est sur la question du patrimoine qu’elles explosent : pendant que la plupart des Français peinent à conquérir la propriété d’une maison ou d’un appartement, les grandes fortunes enflent à une vitesse vertigineuse. Etre riche ou pauvre se mesure par le patrimoine.
Petits et grands patrimoines ne permettent pas le même pouvoir d’achat, le même train de vie. La personne propriétaire d’un petit patrimoine doit consacrer une part importante de ses revenus à l’entretien de son patrimoine, grevant ainsi son pouvoir d’achat. L’ultra-riche à la tête d’une immense fortune voit cette dernière s’accroître par une rente juteuse, qu’il s’agisse de loyers sur un parc immobilier, de paiements de droits sur la propriété intellectuelle, de dividendes sur la propriété d’entreprises.
Une part très conséquente du patrimoine privé appartient aux entreprises. Leurs terres, immeubles, machines, outils, brevets de processus et d’inventions forment les moyens de production ; la capacité des établissements bancaires à créer de la monnaie par le crédit, à financer l’activité ou à spéculer, consiste en moyens de financements ; les commerces, physiques ou numériques, entre entreprises ou aux particuliers composent les moyens d’échange. Le tout constitue le capital, dont les détenteurs, actionnaires ou associés, poursuivent le but exclusif de l’accumulation du capital, consacrée par le taux de profit. Lieu de création de la valeur, l’entreprise est un enjeu de premier plan dans la distribution actuelle et future des richesses, des revenus, dans la constitution des patrimoines.
Le patrimoine d’une personne détermine le rapport à la société, à l’économie, à la politique. La propriété d’un logement, d’un véhicule, d’un livret d’épargne et de quelques meubles, obtenue par les efforts quotidiens d’une vie de travail, avec le concours d’une banque appliquant des intérêts sur les acquisitions, ne préserve pas forcément de la précarité. Pour la majorité des Français, le banquier, le patron ou le cadre, l’homme politique et le représentant de l’Etat font figure d’autorité. Or, celui qui détient un empire capitaliste, est au sommet de la chaîne économique contemporaine : le banquier, le patron ou le cadre, l’homme politique et le représentant de l’Etat font tous figure de serviteurs à ses yeux.
« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres » s’offusquait avec grossièreté M. Macron, deux mois après avoir décrété publiquement que « les riches n’ont pas besoin de Président, ils se débrouillent très bien tout seuls ». Les sorties du Président de la République révèlent crûment les inégalités économiques, et notamment de patrimoines, dans leurs formes les plus brutes. Quand il évoque l’égalité, l’équité et l’universalité de ses réformes, c’est pour masquer la réalité glaçante d’un système, prenant l’apparence de “société de consommation” : le capitalisme.
Pour déconstruire les idées reçues, analyser la situation concrète et apporter des perspectives, au moins neuf interlocuteurs interviendront dans Un Pognon de Dingue, parmi lesquels :
– Benjamin Amar, professeur d’histoire à Créteil (94), porte-parole départemental de la CGT et auteur de Les combats du clair-obscur (Un point c’est tout, 2019) ;
– Denis Durand, économiste, ancien directeur-adjoint de la Banque de France et auteur de Sept leviers pour prendre le pouvoir sur l’argent (Editions du Croquant, 2017) ;
– Bernard Friot, économiste et sociologue, animateur du Réseau Salariat, auteur de Le Travail, Enjeu des Retraites (La Dispute, 2019) ;
– Fabien Gay, sénateur PCF de Seine-Saint-Denis, rapporteur au Sénat de l’affaire des “faux steaks” envoyés aux associations caritatives ;
– Karl Ghazi, porte-parole de la CGT Commerce et Services de Paris ;
– Camille Herlin-Giret, docteure en science politique et agrégée de sciences économiques et sociales, auteure de Rester riche : Enquête sur les gestionnaires de fortune et leurs clients (Le bord de l’eau, 2019) ;
– Franck Lepage, conférencier et militant de l’éducation populaire, auteur de Éducation populaire, une utopie d’avenir (Les liens qui libèrent, 2012) ;
– Olivier Morin, paysan-éleveur dans l’agriculture biologique et ancien journaliste politique de L’Humanité, ayant suivi pour le quotidien national la campagne présidentielle du candidat Macron ;
– Loïc Pen, médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (60) où a été déclaré le premier cas de patient atteint du Covid-19 en France ;
– Monique Pinçon-Charlot, sociologue, auteure avec son mari Michel de nombreux ouvrages dont Le Président des ultra-riches (Zones, 2019).
Un Pognon de Dingue est co-réalisé par Pierre Bioret et Benoit Delrue.
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